L'Orient et Lacan : Dieu de l'inconscient
Qu'elle soit posée par un sage hindouiste ou un psychanalyste, la question primordiale est toujours la même : «Qui suis-je ?». Des ponts existent entre les approches religieuses anciennes et les théories psychanalytiques modernes.. Le présent est certes permanent, mais la prise de conscience de son instantanéité est à refaire à chaque instant.. La prise de conscience de soi serait donc un processus présent et permanent, mais qui semblerait s'évanouir à chaque instant, le soi dont on a conscience disparaissant alors «comme sujet sous le signifiant qu'il devient» (Lacan).. Abhinavagupta écrit, dans le Paramârthasâra : «[...] c'est une grande calamité lorsqu'on s'imagine un Soi dans ce qui n'est pas un Soi, tels le corps [...]».. En effet, c'est une calamité lorsqu'on s'imagine être dans «ce qui n'est pas», dans un signifiant, dans un objet de la conscience de soi.. Cependant, il est possible de ne plus vivre cette calamité.. Non pas en s'imaginant être «autre chose» que ce que l'on croyait être auparavant - ce qui serait encore une calamité - mais en prenant simplement conscience de la présence de «celui» qui croit être «ce quelques chose».. Il s'agit d'expérimenter l'absence de tout objet d'identification, ne serait-ce qu'une fois, comme l'enfant décrit par Freud le fait devant le miroir lorsqu'il se confronte à l'absence d'image.... Certains textes religieux anciens révèlent au sujet sa «présence au coeur de l'absence».. A cet instant, le sentiment de soi alors vécu n'est alors plus rien d'habituellement connu..
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Accarias/l'Originel - livre européen