L'Acropole des draveurs
« Je n'aurai jamais de pays! », se désole Larry L'Heureux, en cet automne de grisaille de 1987. Cet adolescent de 17 ans erre dans les rues de Québec à la recherche de lui-même et de son père, subissant la misère quotidienne d'un « jeune de la rue ».
Il ne sait pas encore qu'il possède une histoire et c'est en se rendant dans la terre des anciens, en son Charlevoix natal, qu'il se découvrira une mémoire. Il devra pour cela suivre les traces laissées par le roman Menaud, maître-draveur, del'écrivain québécois Félix-Antoine Savard. Larry L'Heureux découvrira alors un Québec humilié, mais qui ne demande qu'à relever la tête. Le jeune garçon sera déçu et un peu vaincu, mais il apprendra l'amour de son pays et l'espoir entravé de ses gens en se découvrant comme un héritier. Sur l'Acropole des draveurs, dans le pays des Hautes-Gorges, Larry L'Heureux ne verra pas encore l'aboutissement de son rêve de pays, mais il ne cessera plus jamais de le croire possible.
« Cette vallée surnommée les Eaux-Mortes est splendide. Faille profonde, encaissée par de hautes montagnes, elle est le lieu géologique le plus extraordinaire de Charlevoix.
C'est le pays de Menaud; et j'ai baptisé Acropole le sommet qui domine cette vallée. C'est que je voyais là une sorte de Parthénon imaginaire sur la frise duquel étaient sculptés les nobles draveurs qui m'ont inspiré. »
- Félix-Antoine Savard
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