Nous, l'étranger
De son quatrième recueil de poésie, Thibodeau écrit : Nous, l'étranger : l'Acadie dans ce qu'elle a de plus fugitif et d'insaisissable. D'abord l'histoire du peuple acadien, puis le sentiment d'appartenance qui me lie à l'Autre selon ma perception de cette histoire. Les repères spatio-temporels qu'on y retrouve (tant dans la structure que dans le lyrisme qui anime cette poésie) sont tout à fait illusoires, et le concept fixe de l'histoire cède la place aux perceptions dynamiques et personnelles qui situent des événements dans leurs liens universels avec la grande aventure humaine. L'histoire cède la place aux perceptions dynamiques et personnelles qui situent des événements dans leurs liens universels avec la grande aventure humaine. L'histoire est une donnée arbitraire lorsque confrontée au sort de tout peuple et de tout individu, peu importe sa place dans le temps et dans l'espace. Le nous collectif est tout autant arbitraire, car il est aussi le nous qui confronte l'individu à son altérité (son propre « étranger ») et le nous intime qui motive le discours du couple. Ecrire, affirmer l'Acadie : « Nous ne voulons plus jamais nous soumettre aux déchirements de l'espace ; ne plus jamais permettre, imprécise dans la fuite des jours, l'implacable, l'illusoire prophétie de notre éparpillement. Car de nos propres mains, oui, nous bâtirons notre demeure. »
Du même éditeur
ECRITS DES FORGES - livre canadien