L'enfant qui ne pleurait jamais
Comment un papillon qui vole dans la tête, un chien nommé Dick et le rêve de l'Amérique peuvent-ils servir de baume à une enfance couverte d'ecchymoses, trouée comme une passoire par où la violence passe et laisse des traces de sang ? On ne sait pas. Pourquoi ? Non, plus. Mais pour qui ? Il s'appelle Antoine Petibonjean et tout le monde l'appelle Billy-Boy. Il a six ans au début du roman autobiographique de Gilles Dubois, c'est un héros du dernier rang, celui sur lequel on se défoule, celui qui reçoit les coups sans broncher, celui qu'on aime mal ; c'est que nous sommes dans les années cinquante, en France, et corriger son enfant est accepté, voire normal. Souffre-douleur, bouc émissaire, Antoine grandit tout croche dans son corps et dans sa tête, à cause des mots et des maux qu'on lui impose ; les grandes personnes de son entourage ne lui apprennent pas la tendresse, le respect de soi, la confiance, ils veulent en faire une image qui ne les dérange pas. Alors ils le ridiculisent, l'abaissent, le battent à coups de fouet, tous les jours, pour la moindre virgule, pour la moindre spontanéité. Les années passent, la routine des coups perdure. Quel genre d'adulte deviendra-t-il ? Un héros de la résilience, celui sur qui le mauvais sort s'acharne, mais veillent sur lui ce papillon aux ailes taillées dans l'imaginaire, le souvenir d'un chien qui l'a aimé et l'Amérique comme une promesse de délivrance. Le parcours est accidenté, les ennemis nombreux, cependant est-ce que son rêve tiendra bon et le récompensera avec justice et liberté ?
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