Argument vol 11 # 1
« Il ne faut jamais oublier à quel point les idées de l'extrême-gauche québécoise versaient dans un radicalisme délirant. Selon les maoïstes, notre mode de scrutin était une fumisterie entretenue par la classe dominante qui s'en servait pour maintenir son pouvoir politique. Le transport en commun, financé par le peuple, était au service des intérêts des méchants capitalistes qui ont besoin que la main-d'oeuvre soit transportée jusque dans leurs antres afin de l'exploiter comme il se doit. (...) L'extrême-gauche avait conçu un modèle théorique selon lequel tout dans la société pouvait s'expliquer en fonction des besoins d'un système qui maintient l'exploitation d'une majorité pauvre par une minorité assoiffée de richesses. Et les solutions que proposaient les maoïstes donnaient des frissons dans le dos : Faisons payer les riches, imposons la dictature du prolétariat, nationalisons les grandes entreprises, prenons possession des biens des classes dominantes et suspendons les libertés fondamentales, notamment la liberté de parole. Bref, autant de mesures qui visaient à engendrer la société sans classes et à empêcher les bourgeois renégats de faire dérailler la révolution ! » Daniel Lapointe. « L'université n'accepte plus le dépaysement. Elle veut tout au contraire coller au présent, quand ce n'est pas carrément le devancer. Elle est lancée dans une course éperdue contre la montre. Elle plonge ses étudiants dans cette accélération comme si elle croyait que l'héritage culturel qu'elle avait à transmettre était encore à naître dans un futur plus ou moins lointain. Au lieu d'être le lieu du retrait et de la conservation qu'elle fut, elle est devenue une gigantesque machine qui épouse sans discrimination le rythme et les modes de l'ensemble de la société. » Daniel Tanguay. « C'est désormais une question de bon sens que d'affiner nos politiques publiques pour les investir d'une préoccupation environnementale. Il va de soi que les soucis environnementaux prennent désormais leur place dans la conscience collective, dans le discours politique. Faut-il pour autant trouver dans chacun d'entre eux autant de raisons de refaire le procès de la civilisation occidentale ? Il ne s'agit pas de voir en chaque recycleur tatillon un futur commando des brigades vertes, non plus que d'annoncer pour demain la suspension en bloc des libertés, mais de constater leur potentielle érosion par un nouveau courant politique qui ne s'est pas encore acclimaté à la culture politique des sociétés libérales. » Mathieu Bock-Côté.
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Presses de l'Université Laval - livre canadien
Sciences Politiques / Général