De la discrimination positive
Evoquer la nomination d'un « préfet musulman » a suscité une réprobation légitime. L'utilisation d'un critère religieux ou ethnique, pour justifier la mise en place d'un traitement préférentiel, peut en effet briser une « communauté des citoyens » déjà fragilisée. Pourtant, entre cette transposition périlleuse de l'« affirmative action » et le modèle ultra-républicain qui consacre une égalité purement formelle, une troisième voie peut s'envisager : la généralisation de la discrimination positive « socio-économique » permet de rendre égales des situations qui ne le sont pas et qui tardent dangereusement à l'être.
Une certitude : sauf à considérer que la « question sociale », la « ségrégation urbaine » et la « ségrégation scolaire » n'existent pas, l'immobilisme est aujourd'hui inacceptable.. Plus qu'un idéal fondamental, l'égalité des chances doit aussi être une réalité. Plus qu'un principe, l'égalité doit être un résultat. La discrimination positive « socio-économique » répond à ces exigences.. Engagé et argumenté, ce texte est évidemment l'expression d'une conviction. Son objectif principal : restaurer la crédibilité des valeurs républicaines..
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