Matière crue
Matière crue interroge sur une difficile réconciliation entre les extrêmes de l'existence :
la mer
porte ses marées
les ventres donnent
reprennent
des eaux crèvent
un mousse à la dérive
captif de l'existence
mourir sa vie
Germaine Beaulieu propose, à l'aide de poèmes courts, aux images directes et précises, de faire des liens devant un monde qui semble n'avoir aucun sens; et de se projeter sous la surface; pour que, tout à coup, sous un ciel muet où Dieu se cache, naissance et mort se rejoignent : « un seul cordon ombilical / lie vivants et morts ».
La poésie, selon l'auteure, est « un exil ouvert » ayant le pouvoir de faire traverser les silences et les incompréhensions, renvoyant dos à dos « tyrannie de l'absence /mélancolie des souvenirs ». La poésie seule permet d'« achever un tableau / où les profils se touchent / s'enlacent ».
Pour Germaine Beaulieu, seule la poésie possède le pouvoir de sonder au plus profond des individus, et nous pousse à chercher au-delà des a priori. Car devant ce qui ne crée pas de sens, le poème est :
l'alphabet d'une vie
billes désarmées
sur la rétine
libres de tout lien
une pure jouissance
Du même auteur
Du même éditeur
ECRITS DES FORGES - livre canadien