Céleste tristesse
Dans ce recueil d'une grande sensibilité, Yolande Villemaire propose une réflexion sur la possibilité qui est offerte à chacun, s'il le veut, de grandir, d'avoir cette volonté de «dissoudre et dissoudre encore avant de coaguler (sa) souffrance». L'affranchissement permet de dépasser les limites que sont, par exemple, les notions habituelles du temps et de l'espace; ou les freins, anciens ou plus récents, qui empêchent d'être soi-même, c'est-à-dire de se départir des lourdeurs qui paralysent. Les textes poétiques, tirés de souvenirs personnels, émaillés de références littéraires et d'autres images puisées dans la culture québécoise, font la démonstration que la prise de conscience d'un état d'être, de ses blessures et de l'univers que celles-ci créent, conduit à la guérison. Ce mouvement, l'engagement, est présenté comme un outil de transformation unique qui donne l'impulsion d'être «un coeur qui bat dans sa prison de chair(…) un coeur qui s'ouvre, qui s'ouvre jusqu'à l'infini. » Et, donc, qui permet de changer sa vie. «Tournant sur elle-même, réconfortante venue du plus profond de notre céleste tristesse, la rose des temps m'a délivrée»: Yolande Villemaire nous invite à faire, à notre tour, semblable démarche. Le pouvons-nous? « mais dites-moi, reines de France qui bavardez dans mon dos, ne comprenez-vous pas la céleste tristesse de vos arrière-petits-enfants d'Amérique ? »
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ECRITS DES FORGES - livre canadien