Sigmund Freud et l'âme du XXe siècle
«Ce livre parle de la grandeur d'un homme et de la pauvreté de son époque, d'un pauvre homme né à une époque qui, à bien des égards, a été grande, mais qui, au moment où elle céda à la folie des grandeurs, fit tout voler en éclats.» C'est ainsi que commence l'ouvrage de Hermann Glaser sur Freud et le XXième siècle, sur la psychanalyse et son application à la sociologie.. L'auteur recompose l'«âme» de l'époque, telle qu'elle apparaît réfléchie et réfractée par la pensée freudienne, en une sorte de kaléidoscope où se mêlent les mouvements les plus divers ayant marqué, de la fin du XIXième siècle à la Seconde Guerre mondiale, la vie politique, sociale et culturelle. «Tout être humain est une société en miniature», disait Novalis. Pour Freud, une société n'est autre chose qu'un «être humain à plus vaste échelle». De «La morale sexuelle "culturelle" et la nervosité moderne» (1908) jusqu'au «Malaise dans la culture» et à la correspondance avec Einstein «Pourquoi la guerre ?» (1933) on suit le cheminement de la recherche freudienne. L'investigation de Glaser porte sur la Vienne 1900, la société wilhelminienne lourde de refoulements et de duplicité, la genèse de la Première Guerre mondiale, la psychologie des masses et la montée d'Hitler, l'éclosion intellectuelle et artistique des années 20, l'escapisme bourgeois.. Pour établir son psychogramme du siècle de Freud, l'auteur, au gré d'associations libres, fait appel à des témoins emblématiques : observateurs privilégiés comme Kafka, Thomas Mann ou Stefan Zweig, poètes comme Benn, Hofmannsthal, Rilke ou l'expressionniste Kurt Pinthus, dramaturges comme Wedekind ou Kaiser, peintres comme Fidus ou Makart, ligures de proue de la «modernité viennoise» comme Peter Altenberg, Hermann Bahr ou Karl Kraus, sociologues comme Kracauer ou A. Mitscherlich, philosophes comme Adorno, Bloch ou Heidegger, ou encore Nietzsche, qui se situait «entre les siècles»....
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