Les silences du jour
Un paire d'yeux pour découvrir l'amour / qui se construit chaque matin (p. 83). Voilà ce qu'évoque dans la trame narrative de ses poèmes, celle qui n'a pas de temps pour la mort, qui a reculé la montre pour voir l'innocence de l'autre, observer sa stupeur face au vent. Pour Lucero Alanis de Gurrola, la mémoire est ce monstre terrible qui dévore tout sur son passage, surgissant des profondeurs de la nuit, semant l'imprécision d'une phrase, autant que le dilemme et l'amour, que nous ne savons reconnaître le temps venu. // Je suis d'ici et l'ici est mien / parce que sans racines je meurs / parce que je te respire / dans l'âme( p. 11) // Cette peur, se retrouver seule, ne connaître que l'absence dans l'immensément grand, dans le vaste, marque la métaphore des poèmes. Pourtant ancrée à cette terre qui a oublié l'eau et ces racines qui se questionnent, la soif qui transperce et la nostalgie de la glaise humide. Dans un rêve de liberté, les pieds de l'auteure sont des oiseaux libres de voler où et quand ils veulent. Pour se séparer de l'obscurité qui palpite, alors que personne ne perçoit notre présence dans ce monde, dans l'intimité, parce que les adorateurs de l'oubli nous ignorent, comme nous ignorons. // Quelqu'un m'a dit que mon monde ne m'appartient pas que dans ses révolutions il me glisse des mains (p. 7). // Le rêveur doit regarder le ciel pour voir le ciel / le clin d'oeil des forêts / le susurrement de l'étoile non filante / l'éclat quotidien de ce qui émerge //mais au centre du monde un ciel palpite (p. 107)
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