L'empire des rôdeurs
Paul Savoie revient à l'écriture après une absence de cinq ans. Il se retrouve en territoire connu ici, celui que François Paré, dans un des chapitres de son livre "Théories de la fragilité", a nommé "le peuple des rôdeurs". Ici, ce sont les marginaux qui règnent, les démunis, ceux qui ne savent pas aller au bout de leurs rêves ou qui ont des rêves tout croches, ceux dont les murs de leurs villages se sont écroulés, tout comme les toits de leurs maisons. Ils avancent comme ils peuvent dans l'univers que le sort les a forcés à habiter. Ou peut-être sont-ils entièrement responsables de ce qui leur arrive, et donc coupables, complices de la mort ou du désarroi. Mais ils avancent quand même, refusant de se laisser abattre, faisant ainsi preuve d'un certain courage, ou du moins d'une certaine persévérance, d'une obstination, ce qui les rend parfois attachants, ce qui donne, d'une façon peut-être détournée, un sens à leur vie.
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L'INTERLIGNE - livre canadien